Atelier-citoyen : Réflexions sur les transports et déplacements à Montferrier
A Montferrier sur Lez, la voiture est le mode de déplacement le plus utilisé, souvent par manque d’alternatives. Pour engager la réflexion et faire émerger des solutions, vivons montferrier a organisé le 9 novembre 2018 un atelier citoyen sur les transports et les déplacements qui a réuni plus d’une quarantaine de personnes. Trois groupes ont fait le point de la situation et proposé des initiatives concrètes. Vous trouverez ci-dessous les résultats de nos réflexions collectives.
Co-voiturage et auto-partage
Des constats
Lorsque l’on habite Montferrier, en zone périurbaine, la voiture est souvent indispensable. Comment mieux l’utiliser ? Des sites de covoiturage (type Blablacar) se sont développés, mais ce système est payant, peu souple, et peu adapté à des trajets courts et réguliers. Il existe peu d’aires de covoiturage. Outre du covoiturage entre amis ou voisins, il existe des solutions, comme le Rezo Pouce ou l’auto-partage.
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Le Rezo-Pouce est un système d’auto-stop gratuit et sécurisé qui permet de mettre en relation auto-stoppeurs et conducteurs. On peut s’inscrire et utiliser l’application gratuitement afin de sécuriser son déplacement mais on peut aussi se mettre devant un panneau Rezo Pouce et attendre un véhicule sans avoir l’application. L’auto partage entre particuliers s’effectue entre amis, voisins ou proches. Le véhicule appartient à l’un des auto-partageurs, qui ne l’utilise pas tout le temps. En optimisant le parc automobile, l’autopartage présente de multiples avantages tant pour le propriétaire du véhicule (qui partage ses frais d’assurance et d’entretien), pour les utilisateurs (qui ne possèdent pas forcément de véhicule et trouvent une alternative locale et flexible), que pour la société dans son ensemble (optimisation du parc automobile existant et lien social). De nombreux projets se développent avec succès partout en France, dont il est possible de tirer profit en suivant les bonnes pratiques. Des règles de fonctionnement claires (contrat ou de gré à gré, assurance, modalités de réservation) et des modalités de partage des frais doivent être établies dès le démarrage de l’initiative. |
Des propositions d’actions
- Favoriser le covoiturage ou le stop, pour des trajets professionnels ou non, par exemple pour aller au centre commercial Trifontaine. Montferrier n’est pas membre de Rezo Pouce, mais deux arrêts existent, boulevard de la Lironde et parking Héliotel. Des groupes Whatsapp peuvent être aisément mis en place. Un panneau a été mis au Bar La Fontaine par Marion. D’autres modes de mise en relation entre « offre » et « demande » entre personnes qui ne se connaissent pas, sont encore à explorer.
- Développer l’auto-partage entre montferriérains, au sein de cercles d’amis ou de voisins. Un premier groupe est en cours de constitution. Les bonnes expériences et le bouche-à-oreille devraient faire la suite.
- Informer et sensibiliser les habitants sur d’autres solutions de partage de trajets motorisés qui ont été expérimentés.
Chemins piétons et pistes cyclables
Des constats
La voiture est hégémonique : elle grève les budgets des ménages, elle pollue l’air, elle isole, elle tue. La marche, le vélo c’est la pêche toute l’année, les meilleurs antidépresseurs. Il faut développer le vélo et la marche, le plus possible. Le vélo est le levier principal de la mobilité durable. Pour le développer, il faut transformer l’urbanisme pour faire davantage de place aux vélos et aux piétons et partager l’espace public de façon équilibrée entre voiture et autres modes, redévelopper les services et commerces de proximité et éviter l’étalement urbain. De nombreuses villes, grandes ou petites, l’ont fait.
Des propositions d’actions
- (Re)découvrir les chemins communaux. Des chemins en partage à parcourir et à conter : un premier rendez-vous en mai pour identifier les discontinuités et voir comment revitaliser les axes. Puis organiser une petite randonnée pédestre contée, intergénérationnelle, nouveaux arrivants et habitants historiques, pour découvrir le village et ses chemins en réseau, des chemins piétons qui relient les maisons et les gens entre eux, les quartiers aux centres d’intérêt, des connexions possibles avec le réseau de chemins de randonnée.
- Organiser une action coup de poing (annoncée, sécurisée, médiatisée) pour une route de Mende et un pont sur le Lez partagés avec les piétons et les cyclistes.
- Elaborer des propositions et ouvrir un dialogue avec la municipalité, les parents d’élèves, les commerçants pour un cœur de village partagé voitures/piétons et cyclistes, en particulier en expérimentant une circulation en sens unique pour l’accès des petits et familles aux Ecoles et des anciens aux services en toute sécurité.
- Inviter la municipalité et les parties prenantes à intégrer les transports doux dans les projets d’urbanisation et aménagements communaux et intercommunaux.
Transports en commun
Des constats
En attendant la ligne 5 du tram, c’est la station Occitanie qui nous relie au réseau TAM. Mais la difficulté est de la rejoindre. Les lignes de bus desservant la commune présentent des inconvénients importants : horaires limités le soir, fréquences, trajets…
Inscription préalable au service (en ligne) obligatoire, nécessité de prévoir au minimum une heure à l’avance ses déplacements, difficulté à réserver si on ne maîtrise pas correctement l’application mobile ou internet, risque de rater le bus réservé) en cas de retard : le système de bus à la demande (ligne 26) vise à éviter de faire circuler des bus à vide. Mais par son fonctionnement même, il décourage les utilisateurs occasionnels, et réduit son utilité : au final, le bus à la demande ne circule que pour 1 ou 2 personnes à la fois car les éventuels demandeurs de dernière minute n’y seront pas acceptés.
Le réseau de TAM est organisé en étoile et néglige totalement les liaisons entre des communes limitrophes. Il faut ainsi plus d’une heure en transport en commun pour rejoindre le centre-ville de Grabels depuis Montferrier, alors qu’il ne faut qu’une dizaine de minutes en voiture.
Des propositions d’actions
- Modifier la ligne 23 pour qu’elle reprenne son ancien tracé en desservant Montferrier via la route de Mende. Nous en avions fait la demande à la TAM. Depuis une réunion en notre présence, celle du Maire et des responsables TAM et Métropole et du Maire de Prades le Lez, c’est chose acquise pour septembre 2019. Certains bus feront un détour par Caubel.
- Rallonger la ligne 13 (navette Saint-Eloi – Université des sciences et lettres) en lui faisant faire demi-tour au rond-point Agropolis (RD 65). Cette modification pourrait ne concerner qu’un bus sur deux, vu la fréquence de la navette.
- Améliorer la ligne 26. Au cours de la réunion citée plus haut il nous a été affirmé que la TAM étudiait la possibilité de rétablir cette ligne de façon permanente. Dans le cas où cette solution ne serait pas retenue, transformer le système à la demande : autoriser les chauffeurs à prendre des personnes n’ayant pas réservé leur place si la capacité du bus le permet ; informer les utilisateurs du passage prochain d’un bus sur la ligne 26 via l’application mobile ou via un signal visible aux arrêts ; offrir la possibilité de réserver une place sur le prochain bus en circulation sans attendre le délai minimum d’une heure.
- Afin de renforcer l’utilisation des transports en commun, la commune de Montferrier devrait mieux informer les habitants sur la desserte de la commune. Elle pourrait aussi offrir un service spécifique aux personnes ayant des difficultés à se déplacer en leur permettant de rejoindre l’arrêt distillerie de la ligne 23 depuis différents points de la commune, notamment les quartiers non desservis (Devèze, Caubel, Centre village). Elle utiliserait pour cela la navette de la Mairie, sur réservation et selon des modalités à définir.