Gérer, c’est anticiper et prévoir… C’est aussi utiliser avec efficacité les impôts réclamés à tous les citoyens.
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Le Maire s’enorgueillit de la bonne gestion de la commune.
Mais, est-ce si vrai que cela ?
Prenons le temps de comparer la gestion de Montferrier par rapport au groupe des communes françaises de taille équivalente et appartenant à une communauté d’agglomération, ce groupe est aussi appelé strate de comparaison.
Les chiffres présentés ci-dessous ne concernent que les impôts prélevés par la commune (1ère colonne des avis d’impositions de taxes foncières et de la taxe d’habitation) [1].
Afin de lisser d’éventuels effets annuels, comme par exemple le fait d’investir massivement à la veille des élections municipales, en plus des données annuelles, nous avons aussi travaillé sur la moyenne des budgets de 2008 à 2012. Les comptes détaillés sont disponibles sur le site du Ministère de l’économie et des finances, comptes des communes. Vous pouvez y accéder en cliquant ici.
Qu’y voit-on ?
- Les impôts payés par les habitants de Montferrier sont 60% plus élevés que dans les communes françaises de taille équivalente et appartenant à une communauté d’agglomération (552 € par habitant contre 341 € ailleurs, sur la période 2008-2012). Cette différence a même progressé jusqu’à 70% en 2012 (589 € contre 343 €).
- En 2012, Montferrier se situe dans le peloton de queue des communes de 2000 à 5500 habitants de l’Agglomération de Montferrier. Seuls Saint-Georges d’Orques et Jacou ont une imposition supérieure. Saint-Clément de Rivière, hors agglomération, présente une imposition moyenne de 433 € par habitant en 2012.
- Entre 2008 et 2012, les dépenses courantes (achats et charges externes) ont été supérieures à la moyenne des communes de la même catégorie (225 € par habitant et par an contre 214 €). En 2012, ces achats et charges externes ont augmenté (240 € par habitant) représentant 38% des charges de fonctionnement pour Montferrier contre 29% dans les communes équivalentes.
- Entre 2008 et 2012, les subventions versées aux associations de Montferrier ont été deux fois plus faibles qu’ailleurs (22 € par habitant et par an contre 49 €). En 2012, la commune n’a versé aux associations que 21 € par habitant, alors que le montant moyen des subventions versées aux associations s’élevait à 37 € par habitant dans les communes de taille équivalente de l’agglomération de Montpellier.
- Sur les années 2008 à 2012, la capacité d’autofinancement de Montferrier a été en moyenne inférieure de 25% à celles des communes de la même strate (137 € par habitant contre 169 €) traduisant des dépenses de fonctionnement mal contrôlées.
- La dette est faible. Certes, mais en raison d’un sous-investissement chronique depuis les années 2000… Entre 2000 et 2012, seules 4 années (2000, 2003, 2010 et 2012) se sont approchées de la moyenne des communes françaises.
Chacun peut en constater le résultat : carence d’équipements, défaut d’entretien, absence de rénovation des biens communaux. Les retards accumulés dans la rénovation des équipements communaux entraînent, de plus, des coûts de fonctionnement élevés.
Tout citoyen emprunte pour construire ou améliorer son logement. Il en est de même pour les communes, où l’emprunt est mobilisé pour les investissements et les équipements lourds. Il est ainsi normal d’amortir un bâtiment sur 20 ou 30 ans, surtout si celui-ci génère des recettes comme, par exemple, la location des salles de l’espace du Devezou. Ne pas recourir à l’emprunt pour améliorer nos équipements et rénover nos bâtiments communaux n’est pas un signe de bonne gestion, notamment en cette période de taux extrêmement faibles.
Pourquoi, les Montferrierains payent-ils des impôts aussi élevés ? Pour des services nombreux et de qualité ? Pour des équipements exceptionnels ? A vous de juger…
[1] La part communale des impôts locaux représente respectivement, pour Montferrier, environ 80% de la taxe d’habitation et de 40% des taxes foncières payées par les contribuables.
[2] La capacité d’autofinancement correspond à l’excédent entre les recettes et les charges de fonctionnement, c’est-à-dire la part des recettes communales qui peut être consacrée aux équipements, à la rénovation des bâtiments, des voiries, etc…